Le 5 mars 1740, sur la place de l'abbé Bartolomeo Battini, abbé du dit lieu de Curzo, un groupe d'hommes de ce hameau désigne comme gardien des biade e confine, Don Pietro, fils d'Angelo Battista de Curzo ; il recevra pour salaire six boisseaux d'orge.
Le 30-11-1766 à Curzo, désignation de gardiens de céréales pour des terres situées aux lieux-dits Capo alla cura, Filtrigna et Campo Martino. Est élu Cipriano, fils de Don Pietro. Son salaire sera 1 mezzinu d'orge a pare di buovi, mesure selon le boisseau en usage dans la région (salaire donné après la récolte).
Les bergers qui viennent d'Ota font en sorte de prendre, en leur terrain de plage, le même saint patron qu'en leur village d'origine, Saint-Jean-Baptiste. Après 1743, il semble que les plus anciens des habitants, en butte à des conflits avec ceux d'Evisa et Ota, abandonnent les lieux à ces deux communautés.
Osani est de formation villageoise plus récente. Hameau longtemps occupé pour le pacage des troupeaux venant d'Evisa, Ota, ou du Niolo, il est concerné par le partage des biens communaux du Sia en 1850, qui fixe définitivement une partie de sa population. Osani est érigé en commune à part entière en 1864. "
Extraits du livre de Josette Ceccaldi (Les Ceccaldi - Essai de généalogie 1380-1880, éditions Alain Piazzola)
Démographie
En 2010, la commune comptait 110 habitants. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1866. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année.
Les lieux n'étaient pas habités avant le XVIIIe siècle en raison des guerres entre seigneurs locaux et des invasions des Barbaresques qui fréquentaient cette partie du littoral.
Rinucciu de Leca avait construit un fortin détruit depuis, sur la pointe Est du Monte Senino, aujourd'hui Punta Castellucio.
Le village d'Osani date de la fin du XVIIIe siècle, tout comme les villages voisins de Partinello et de Serriera. Il est bâti sur les pentes de la Punta Castellucciu (585 m) et est composé de quelques hameaux proches. Les maisons sont de construction récente, regroupées autour de l'église paroissiale, du cimetière, de la mairie et de sa place centrale comportant une fontaine publique et un four communal.
Au lieu-dit San Francesco au sud du village, existait un couvent de franciscains, "Saint-François de Girolata" dit de la Selva, datant du XIIIe siècle. Il a probablement été détruit par les guerres incessantes des féodaux ou par les incursions barbaresques.
Curzo est un village médiéval. Durant la guerre des Cinarchesi (1487-1510), le village s'est dépeuplé, aidé en cela par les fréquentes razzias des pirates. Les habitants qui s'étaient réfugiés en Balagne, seront en 1516 autorisés par l'Office de Saint Georges à s'y réinstaller.
Curzo possédait une église remarquable du XIIIe siècle ainsi que des vieilles maisons en pierre de granite. Cette ancienne église romane qui se situait dans le premier cimetière (personnellement, je n'ai jamais réussi à avoir d'infos sur ce sujet et je n'ai jamais vu aucune trace de cette église sur l'emplacement de l'ancien cimetière. Comment a-t-elle pu disparaître ainsi ?!) a été abandonnée et remplacée en 1862 par l'actuelle église saint Jean-Baptiste.
Girolata
Blotti au fond du golfe éponyme, le hameau de Girolata est situé à proximité de la réserve naturelle de Scandola. Une dizaine de personnes y vivent toute l'année. Pendant la période estivale, ce sont des milliers de personnes qui le visitent, arrivant par les bateaux de promenades et les deux sentiers.
Girolata était occupé au XVIe siècle, du temps des Génois. Le fortin de Girolata a été construit par l'ingénieur Gieronimo de Levanto dit le Levantino en 1550-1551 au frais de la communauté rurale.
Le Moyen Âge
Vers 1520 Sia était le nom de la pieve formée par la vallée du Porto. Elle était inhabitée en raison des fréquentes invasions des Barbaresques. Le seul lieu habité était Ota qui comptait environ 250 habitants3. C'est en fait l'Office de Saint Georges qui avait ordonné le dépeuplement de Sia en raison de l'insoumission de ses habitants à la Seigneurie des Leca, et qui avait fait brûler maisons et cultures.
En 1540 Les Génois conduits par Zannetino Doria neveu d'Andrea Doria, capturent à Girolata Dragut amiral turc et l'un des corsaires les plus célèbres de l'Empire ottoman.
Les temps modernes
Après la cession le 15 mai 1768 de la Corse à la France par les Génois, la pieve de Sevinfuori est créée. Elle réunit les anciennes pieves de Sia et de Salogna en 1771. De même est créée la pieve de Sevindentro.
Après la bataille et la défaite des Nationaux à Ponte Novu le 8 mai 1769, la lutte n'est pas pour autant terminée. Le 2 juin 1769, le lieutenant-colonel de Geoffre du régiment de Bourgogne attaque la tour de Girolata et l'enlève malgré une résistance acharnée des Nationaux qui s'y sont retranchés.
Au XVIIIe siècle Osani n'existait pas. La pieve de Sevinfuori comprenait Ota, Porto, Serriera, Piana et Partinello. La population qui avait déserté la pieve au XVIe siècle puis à nouveau, au XVIIe siècle, avait été autorisée par l'Office de Saint Georges à revenir occuper les lieux à la fin du XVIe siècle. Ceux qui arrivent sont des bergers transhumants qui forment des communautés rurales.
• 1790 - Avec la Révolution, les pieves prennent le nom de canton. Les cantons locaux sont appelés "canton d'Evisa" (Sevidentro) et "canton de Piana" (Sevinfuori).
• 1793 - La pieve de Sevidentro qui couvrait le territoire de la future commune d'Osani, devient le canton d'Évisa.
• 1807 - Le 30 septembre, la paroisse d'Osani est créée par décret2.
• 1864 - Le 18 mai est créée la commune d'Osani, en même temps que celle de Partinello et de Serriera, par un transfert de territoires communaux d'Évisa et d'Ota. Les lieux habités sont Curzo, Girolata et Osani qui devient chef-lieu de la commune. Osani est dans le canton d"Évisa, l'arrondissement d'Ajaccio et le département de Corse.
L'époque contemporaine
1954 - Osani faisait partie du canton d'Evisa avec les communes de Cristinacce, Évisa, Marignana, Partinello et Serriera. La commune comptait alors 409 habitants3.
1973 - Les cantons d'Évisa et de Piana sont réunis au sein du canton des Deux-Sevi. Le chef-lieu en est Piana.
1975 - Le département de Corse est divisé en deux ; Osani est en Corse-du-Sud.
La fibule en bronze, découverte en 1985 par José Battesti. J'ai eu la chance de tenir en main cette trace émouvante d'Hommes vivants il y a quelques 2800 ans sur la terre qui serait Curzo un jour....
(plus d'infos ici)
"Curzo est l’un des plus anciens villages du Sia (territoire donnant sur le golfe de Porto, partant du fleuve et remontant vers le Nord, traditionnellement utilisé par les bergers venant de la "montagne" pour la saison d'hiver, et, en 1461, habitée par les villages d'Ota, Astica, Pinito et Curzo) et le plus souvent cité. En 1985, l’un de ses habitants y découvre fortuitement dans un terrain, une fibule de bronze. Cet objet, bien conservé, permet de dater une présence de l'homme dans ces lieux au Premier Age du Fer, plus précisément aux IX e et VIII e siècles avant notre ère. Au Moyen-Age, Curzo est en 1461 l'un des quatre villages peuplant le Sia avec Pinito, Astica, Ota. En 1489, il est cité dans la liste des villages astreints à payer la taille. Il est également cité à plusieurs reprises dans les documents concernant la guerre entre le seigneur des lieux, Giovan Paolo de Leca, et la République de Gênes. A la suite de cette guerre, comme tout le Sia, il subit une longue désertification pendant laquelle ses habitants vont se retrouver exilés, à Calvi surtout, dans des villages de Balagne ou vers Evisa. Ils finissent par obtenir de Gênes leur retour sur leurs terres mais, très rapidement, ce sont les exactions des pirates Barbaresques qui vont de nouveau les contraindre au départ. Ayant subi une longue désertification comme les autres villages déjà étudiés, Curzo apparaît, à travers les registres de l'église d'Evisa, comme un lieu de cultures pour un certain nombre de familles de cette communauté tout au long du XVII e et du XVIII e siècle (en particulier des Battini, des Cacciaguerra, des Padovani, et des Ceccaldi qui leur sont alliés) ainsi que pour des familles d'Ota. De 1736 a 1743, Curzo est une paroisse et a son propre registre de catholicité.