François ALFONSI                                                         Curzu, le 20 Août 2013
Maire d'OSANI
Care(i) paisane(i),
Depuis novembre 2002 et l'arrivée de notre équipe aux responsabilités communales, une décennie s'est écoulée. L'an prochain, en mars 2014, auront lieu de nouvelles élections, et je solliciterai un nouveau mandat. Comme je l'ai fait (presque) chaque année, voici le bilan de l'année dernière, et plus généralement des dix années écoulées. Tanti saluti à tutti.

1/ Les services de base Eau
C'était, et cela reste encore, un problème essentiel, même si des progrès ont été accomplis. Quantitativement, Curzu, Osani et Ghjirulatu n'ont plus manqué d'eau depuis 2003, alors que les coupures étaient la règle auparavant. Pour cela, il a fallu rénover les trois installations, en production et en distribution. A Ghjirulatu, l'installation électrique a été refaite et le matériel le plus crucial est stocké sur place pour réparer dans l'urgence en cas de panne, ce qui s'est produit par exemple l'an dernier en plein mois d'Août. A Curzu, nous avons repensé le système avec la création de la station de refoulement en bord de route, changé l'ancienne canalisation, vétuste et fragilisée par la circulation, le long du RD 81, et remplacé la colonne de refoulement entre la route et le réservoir. A Osani nous avons trouvé de nouvelles ressources au Col de Vignola, et traqué les fuites sur le réseau. C'est à Osani que la situation est la plus tendue, et nous avons craint pour cette année quand le forage de Vignola a été indisponible début août. Merci à ceux qui ont fait en sorte que tout rentre dans l'ordre avant le 15 août, notamment Dominique Pieraggi et Coco.
Cependant, nous avons des problèmes récurrents de qualité de l'eau, et je profite de ce courrier pour rappeler qu'un arrêté municipal a été pris sur Curzu et Osani déclarant l'eau des deux villages non potable. Cela tient à la chloration, que nous ne maîtrisons pas bien, et, spécifiquement à Curzu, à une présence d'arsenic liée au caractère volcanique de notre sous-sol, qui, depuis que de nouvelles normes ont été promulguées, dépasse le maximum autorisé. A Ghjirulatu l'eau est de meilleure qualité, mais un traitement s'impose là-bas aussi pour en garantir la potabilité de façon pérenne. Une démarche globale a été engagée avec le département pour résorber ces difficultés et obtenir des eaux de bonne qualité sur les trois villages. Un programme d'investissement sera proposé au Conseil à la fin de l'année pour une réalisation durant le 1 er semestre 2014. Ayant trois villages, la commune doit financer trois réseaux d'assainissement, et, compte tenu des sommes en jeu (trois réseaux et trois unités de traitement !) les choses ne pourront se faire que progressivement. Le projet de Ghjirulatu a été finalisé au terme d'une longue procédure, et, depuis la création de la Communauté de Communes des 2-Sevi en février dernier, il est susceptible d'être financé à 90%, ce qui rend le projet, malgré son coût élevé, soutenable par la commune. Nous attendons les réponses des financeurs pour l'automne. Les autres villages seront ensuite équipés progressivement.
Ordures ménagères
Avec les communes de Serriera et Partinellu, nous formons le syndicat du Sia, présidé par Gisèle Pan-Colonna. Le service, assuré par Toussaint Rossi, n'a plus connu aucune défaillance depuis bien longtemps. C'est un motif réel de satisfaction. Le rattachement au Syvadec et au centre de transfert créé à Piana a considérablement amélioré l'impact environnemental en fermant la décharge sauvage d'Ota. Il a aussi renchéri les coûts, ce que chacun a ressenti. Mais cela était indispensable. Reste à instaurer ici aussi le tri sélectif : le syndicat vient d'obtenir les subventions pour cela, et cela sera chose faite dans les mois à venir. La commune a également en charge, de façon totalement séparée, la gestion des OM de Ghjirulatu. C'était un problème crucial en 2002 (décharge sauvage emportée jusqu'à la plage par la crue suite à un orage), qui a évolué de façon très positive avec l'organisation que nous avons mis en place. Le taux de tri dépasse les 80%, ce qui est sans doute le plus élevé de Corse ; grâce à quoi nous avons réduit à trois rotations d'hélicoptères au lieu de cinq les besoins en enlèvement des déchets résiduels. Nous recyclons environ 25 tonnes de verres, 7 T d'emballages (canettes métalliques et plastiques), 5 T d'encombrants et 0,5 T d'huiles de fritures. Une trentaine de tonnes de déchets organiques et ligneux sont compostés sur place. Le système est désormais rodé et fonctionne de façon très satisfaisante grâce à Fiffi.

Voirie et accessibilité
A Curzu, l'entrée du village a été entièrement refaite, et, le long du RD 81, nous avons pu profiter des travaux menés par le département pour améliorer le croisement et créer des parkings dans le quartier du Moru. On a réussi à désenclaver, malgré un relief difficile, la dernière maison du village habitée à l'année qui ne l'était pas encore. Des travaux d'amélioration ont été menés (lavoir, différents accès), mais il reste beaucoup à faire. A Osani, l'accès au lotissement a été repris et bien amélioré (montée de l'hôtel), et les parkings du bas du village aménagés. Le début des travaux pour l'accès au village par la route départementale est enfin annoncé pour septembre par le Département après bien des vicissitudes. Ils vont se prolonger sur la place de l'église puis dans la traversée du village. D'autres travaux sont programmés à l'automne entre le bas du village et la place de la fontaine qui vont aussi bien améliorer l'aspect du village. Cependant, tant reste encore à faire. A Ghjirulatu, nous avions pris l'engagement en début de mandature de transformer en service public la desserte maritime qui avait été créée par l'ATAG. Le dossier était complexe, et il a été monté en coopération avec le Conseil Général qui a accepté d'inscrire la desserte de Ghjirulatu/Girolata au titre des lignes de transport aidées par le Département, une Société d'Economie Mixte municipale étant attributaire de cette ligne de service public. Le système est donc désormais en place, et un appel d'offres pour huit ans est prévu en janvier prochain. La SEM qui en sera le très probable attributaire, envisage alors d'améliorer sa flotte. Le débarcadère de Vignola a été bien amélioré, ainsi que le cheminement par passerelle qui y mène.
Parmi les investissements que nous avons provoqués et qui sont déterminants pour la commune, il faut aussi citer le parking du Col de la Croix réalisé à l'occasion des travaux sur le RD 81.
2/ La vie communale
La création du port par mouillages dans la baie de Ghjirulatu a entraîné une modification très positive des conditions de vie et de travail dans ce village. Au plan de la sécurité du plan d'eau, de l'accès aux pontons, de l'accueil des visiteurs comme des retombées économiques, ces aménagements ont permis d'améliorer la situation pour tous, touristes, résidants, professionnels du tourisme, locaux (commerces) comme extérieurs (compagnies maritimes), jeunes bénéficiant des emplois tout en remplissant une mission qui valorise leur village. C'est toute une dynamique collective qui s'est greffée autour de cet aménagement dirigé par Jean François Luciani, et Ghjirulatu a gagné la réputation d'être un des points d'accueil les plus appréciés de Corse pour la plaisance. Economiquement, nous avons retrouvé la rentabilité après trois années difficiles car l'investissement de départ, des vis à sables pour ancrer les chaînes-mères, a dû être entièrement repris par l'adjonction de corps morts. La commune dégage désormais un bénéfice net grâce aux recettes du port. Pour les conditions de vie, nous faisons notre possible pour aider à surmonter les difficultés que notre village connait comme tous les villages de l'intérieur de la Corse. C'est ainsi que nous contribuons à l'action de l'ADMR à travers Gisèle Pan-Colonna qui en est responsable pour tout le canton, ce qui est source d'emplois et de services pour que les plus âgés puissent continuer de résider dans leur maison familiale.
Pour maintenir aussi les familles avec jeunes enfants au village, nous apportons le soutien de la commune pour la scolarisation des enfants à Ota : obtention du service de transports scolaires par le Conseil Général, accompagnement des enfants et organisation d'un accueil pour le repas entre 12 et 14 heures, en complémentarité avec Partinellu et Serriera.
Nous encourageons chaque année à travers une aide au Comité des fêtes des événements festifs et rassembleurs : noël des enfants, feux de noël, fêtes des saints patrons de nos trois villages, et l'animation d'été pour les enfants. Nous avons réalisé les travaux d'éclairage et de mise aux normes de l'électricité de nos église de Curzu et d'Osani, dont les clochers sont maintenant éclairés le soir.
Le projet des « régularisations foncières » entre dans sa phase finale et sera terminé d'ici la fin de l'année.
3/ Situation financière
Notre situation financière a beaucoup évolué en 10 ans. De 121.000 € en 2002 à 500.000 € en 2012, le budget de fonctionnement a été plus que triplé. Pour financer nos investissements nous avons emprunté et, fin 2013, tous budgets confondus, notre niveau d'endettement sera à un niveau de 68% de nos ressources annuelles, ce qui est raisonnable. La commune peut donc aller de l'avant, même si en 2011, 2012 et 2013, les investissements ont été ralentis pour permettre un processus de désendettement après les premières années très actives du mandat. En dix années, la commune a investi 3,6 millions d'euros.
Au terme de cette période pleine de satisfactions, notamment celle d'un climat d'entente excellent avec vous tous, je m'apprête à être à nouveau candidat en mars 2014. Avec les conseillers sortants qui ont parfaitement assumé leur charge durant les cinq dernières années, Lucette Danielou-Ceccaldi, Gisèle Pan-Colonna, Antoine Colonna, Jean-François Luciani, Dominique Pieraggi, nous présenterons une liste, complétée à onze membres par des plus jeunes aptes à assumer la relève à la fin de ce prochain mandat.

La lettre du Maire